vendredi 22 juin 2007

French dissing

Bill Maher, "commentateur" politique américain, à propos de la vision que les conservateurs américains ont de la France. Une bonne partie s'applique aussi au Genevois primitif...

jeudi 21 juin 2007

500 connards sur la ligne de départ

Avec un siècle de retard, le Vatican a découvert que l'automobile avait pris une part importante dans la société. D'où la nécessité d'adapter quelque peu les commandements bibliques à la voie routière. Voici donc les "recommandations pour une attitude pastorale sur la route", présentées dans un document officiel de 36 pages. J'ai une affection particulière pour le numéro 5...

# 1. Tu ne tueras pas

# 2. Que la route soit un moyen de communion entre les personnes, non de dommage mortel

# 3. Que la courtoisie, la correction et la prudence t'aident à faire face aux imprévus

# 4. Sois charitable et aide ton prochain dans le besoin, notamment les victimes d'accidents

# 5. Que l'automobile ne soit pas pour toi un moyen d'exprimer le pouvoir, la domination et une occasion de péché

# 6. Persuade charitablement les jeunes et les moins jeunes de ne pas conduire lorsqu'ils ne sont pas en état de le faire

# 7. Soutiens les familles des victimes d'accidents

# 8. Organise la rencontre entre l'automobiliste coupable et la victime au moment approprié pour qu'ils puissent connaître l'expérience libératrice du pardon

# 9. Sur la route, protège le plus faible

# 10. Sens-toi responsable vis-à-vis des autres.

Lire aussi l'article de l'International Herald Tribune.

mercredi 20 juin 2007

Arrowhead Ripper

Jon Stewart analyse la stratégie américaine en Irak.

mardi 19 juin 2007

Justice à nu

Je faisais un peu de lecture de jurisprudence et je suis tombé sur un arrêt du Tribunal fédéral (JDT 1982 I 151) absolument croustillant. L'histoire se déroule en 1979 dans le canton de Saint-Gall. Oswald et sa femme veulent ouvrir et exploiter un "peep-show" et se voient refuser l'autorisation par les autorités, dans un souci de protection de la moralité publique. S'ensuivent de nombreux recours et finalement l'embarassante tâche pour le Tribunal fédéral de donner sa propre appréciation de la situation. Extraits:
Le TF commence par décrire en détail l'installation litigieuse:

Ainsi qu'Alex Oswald et Maya Niederer l'ont décrit dans leur demande de patente, un "peep-show" est une exhibition de femmes nues. Autour d'un podium circulaire de 1,8 m de diamètre, muni d'un siège en forme de cube, sont disposées des cabines de spectateur, chacune étant munie d'une porte que l'on peut verrouiller de l'intérieur. Dans chaque cabine il n'y a place que pour une personne. Selon la description des recourants, la représentation se déroule de la manière suivante: la femme nue qui s'exhibe se tient immobile sur le podium pendant que celui-ci fait un tour complet en l'espace d'une minute et demie. Dans les cabines sont installés des appareils automatiques qui, après introduction d'une pièce d'un franc, permettent de voir la femme nue par un judas pendant trente secondes. Le spectateur peut réintroduire une pièce d'argent aussi souvent qu'il le désire.

Le TF examine ensuite la question de la sensibilité sexuelle des habitants de Saint-Gall:

L'exhibition de femmes nues par l'intermédiaire d'appareils à sous est considérée par la population saint-galloise comme contraire à la dignité humaine et ressentie comme l'exploitation commerciale de l'instinct sexuel. Précisément parce que, chez le citoyen qui est normalement sensible en matière de sexualité, s'est instaurée une manière ouverte et objective de considérer les choses, certaines conséquences, qui ont leur origine dans des frustrations, des sentiments d'infériorité et dans l'égocentrisme, sont considérées comme moralement choquantes. Il faut mentionner notamment les représentations dont le dessein d'exploiter commercialement l'appétit sexuel est manifeste, qui éveillent les bas instincts et dont les retombées échappent au contrôle social. A cet égard, le " peep-show" procure une excitation sexuelle automatisée et dépersonnalisée. La femme est présentée comme un simple objet qui est à la disposition du spectateur pour peu d'argent. Ce n'est pas, à vrai dire, la possibilité de masturbation qui apparaît en elle-même comme moralement choquante, mais bien le fait qu'on offre consciemment cette possibilité pour l'exploiter commercialement en grand. Les autorité cantonales connaissent mieux que le TF la mentalité de la population saint-galloise. (...)

Cette forme d'exploitation financière des bas instincts de la population saint-galloise paraît moralement inacceptable. (...)

Précisément l'atmosphère commerciale discrète créée par la renonciation à tout commentaire dans la présentation du "peep-show", par l'isolement du spectateur et par la vue brève et automatique obtenue au moyen de l'introduction d'une pièce de monnaie dans un appareil, tout cela rend l'institution du "peep-show" moralement inacceptable pour la population saint-galloise.



Pour finir, le couple se plaignait d'une inégalité de traitement par rapport à des strip-tease qui avaient obtenu l'autorisation. Le TF se livre donc à une comparaison des deux institutions:


Ces séances de strip-tease, au contraire du "peep-show", n'excédent pas la limite du tolérable quant au sentiment moral, parce que la représentation se déroule dans un cadre totalement différent. Il est vrai que dans les deux cas il s'agit de la présentation du corps féminin. Mais que cette représentation ait lieu sous une forme primitive par le moyen d'un appareil à sous et dans une cabine individuelle ou dans le cadre d'une danse -- même de très peu de valeur -- et sur une scène en face du public, cela doit être apprécié tout à fait différemment quant à savoir si c'est moralement choquant. C'est avec raison que le Tribunal administratif a tranché sous l'angle de l'indécence morale la question de la similitude, respectivement de la différence, qu'il y a entre le "peep-show" et une attraction de strip-tease. Il faut mettre à la base de cette distinction la notion de moralité qui correspond à l'opinion doininante dans le canton de Saint-Gall. A cet égard, les autorités de ce canton ont démontré, comme on l'a vu ci-dessus, que la présentation objective et dépersonnalisée de la femme dans le "peep-show", avec l'isolement du spectateur et l'absence de tout contrôle, de même que l'impression d'automatisme résultant du mode de paiement, apparait comme moralement choquante. Précisément de ce point de vue, une séance de strip-tease est essentiellement différente du "peepshow". Par conséquent, un traitement diffèrent du "peep-show" par rapport au strip-tease est également conciliable avec le principe de l'égalité de traitement.




Parfois, ça doit être marrant d’être juge.

dimanche 17 juin 2007

Rupture tranquille

C'est officiellement fini entre Ségolène Royal et François Hollande. France 2 a révélé l'info dimanche soir et en a profité pour interroger les socialistes présents sur la plateau, qui ont comme d'habitude montré un grand sens de la solidarité partisane.

La journaliste Elise Lucet leur annonce ensuite l'intention de Ségolène de se porter candidate à la direction du parti socialiste. C'est à la fin de la vidéo, et il ne faut à aucun prix manquer la tête que fait Jean-Luc Mélanchon! C'est indescriptible, et très révélateur...
A voir ici

vendredi 15 juin 2007

Constance et Sylvie

Constance écrit de jolies chansons: http://www.myspace.com/constanceverluca

Le refrain de Sylvie est moins entraînant: http://www.lemonde.fr/web

mercredi 13 juin 2007

Evo-laine


Il y a quelques semaines, je vous parlais de la décision de la Fifa d'interdire les matchs de foot officiels au-dessus de 2500m d'altitude. Les réactions politiques des pays andins ne s'étaient pas faites attendre.
En signe de protestation contre la Fifa, le Président bolivien Evo Morales a participé à un match de foot sur la glacier de Sajama, à 6500 mètres de hauteur. Le message est clair et pertinent, ce type est un génie de la communication. Les photos et la vidéo sont à voir absolument!

P.S.: Merci au Président de la section genevoise de la tifoseria d'Evo pour l'info.
P.S.2: Je suis particulièrement fier de mon jeu de mots, j'espère que vous l'appréciez à sa juste valeur.

lundi 11 juin 2007

The Daily Show with Jon Stewart - Débat républicain

Jon Stewart s'intéresse au débat entre les candidats républicains à l'élection de 2008.

samedi 9 juin 2007

Français fédéral


Je vous rapporte une observation succulente faite par un professeur renommé de droit constitutionnel à l'Université de Genève. Pour cela, il vous faut vous munir de votre Constitution fédérale - elle se trouve en principe à la cave, juste à côté du fusil d'assaut militaire. Les plus modernes et les moins patriotes d'entre vous la trouveront ici.

A la fin du livret (p. 61-77), un index des matières permet de relier certains termes à des articles du texte de loi. Ainsi, si vous recherchez le mot référendum, vous trouverez un renvoi aux nombreux articles qui mentionnent cette institution. De même, si vous allez sous Genève, vous trouverez un renvoi à l'article premier, qui énonce les cantons qui forment la Confédération.
Recherchez maintenant le canton de Zoug. Bien que mentionné à l'article 1, il ne figure nulle part à l'index des matières. En revanche, le mot "train", lui, renvoie à l'article 1!

Hommage au traducteur appliqué, qui a soigneusement traduit "Zug" par son équivalent français.

jeudi 7 juin 2007

Dies Academicus



Le 5 juin a eu lieu la traditionnelle cérémonie du dies academicus, exercice annuel d'auto-satisfaction du monde politique et universitaire genevois. La parade a été particulièrement flamboyante cette année, chaque intervenant portant aux nues la nouvelle loi sur l'Uni. Malheureusement pour eux, le CDE (dont je vous parlais il y a quelques jours) ne m'a pas fait mentir et a profité de l'occasion pour se faire voir et entendre.

Se faire voir tout d'abord, en déroulant une banderole depuis le toit d'Uni-Dufour:
"Loi sur l'Uni: les étudiants dé-pensent". D'après des micros dissimulés dans le QG du CDE, nous sommes en mesure d'affirmer que ce slogan était notamment en concurrence avec :
- "Etudiants: satisfaits ou endettés"
- "La loi sur l'Uni tient les étudiants par les bourses"

Se faire entendre ensuite, par la voix de l'étudiante auteur du discours, qui a brillament démoli le projet de loi. Son discours, dispo ici, vaut vraiment la peine d'être lu!

La Tribune a couvert l'événement, et son article rend justice à la sympathique action des étudiants. Extraits:

Alors, comme l'usage le veut, une étudiante a pris la parole. En 4ème année de pharmacie, Céline Dehavay a créé la surprise. Au lieu d'un discours convenu, la jeune fille a démoli ce projet de loi. "Je n'ai pas pris de vacances depuis deux ans, a-t-elle commencé, puisque, comme une large majorité d'étudiants de l'Université, je travaille pour financer mes études. (...) Le projet de loi ne prévoit plus de plafond pour les taxes universitaires. Ceci implique que je ne pourrai tout simplement plus étudier, et je serai malheureusement loin d'être la seule." Critiquant la recherche de fonds privés, craignant la perte de la liberté académique, Céline Dehavay, membre du syndicat étudiant CUAE, a sincèrement regretté que la parole ne soit jamais donnée aux étuditans et qu'ils doivent la prendre "en rusant".
Surpris, un peu agacé, Jacques Weber a repris la parole. Outrageusement applaudi par des étudiants moqueurs, brandissant une large banderole "Rectorat fort, on t'adore."
D'autres infos et photos sur le site de la CUAE.

vendredi 1 juin 2007

Le foot prend de la hauteur

La FIFA a récemment décidé d'interdire les matchs de foot officiels dans les stades situés à plus de 2500m d'altitude, ce qui ne va pas sans poser problème à plusieurs pays. Les cahiers du football en font un très bon article, disponible ici. Ou quand le football rejoint la politique...

jeudi 31 mai 2007

Siméo



On m'a passé un flyer pour un concert devant Unimail hier. N'ayant rien de mieux à faire et convaincu par la gratuité que m'avait promise la charmante messagère (un pur mensonge, j'ai dû raquer 12 balles), j'ai été voir.
Une agréable première partie par Tsar Schatte II, le groupe genevois emmené par Nicolas Rabeus. Du rock américain chanté comme de la chanson française.

Puis, la découverte: Siméo.
Ce qu'il fait est inexplicable, mais j'essaie quand même. Il pratique le "bloop", c'est-à-dire qu'il enregistre sur place puis utilise tous les sons dont il a besoin. En assemblant le tout, ce seul bonhomme fait autant de bruit qu'un orchestre, c'est un vrai spectacle. Il ne s'en contente pas, puisque ses textes sont bien écrits et touchants, chantés avec un accent à la Cali. Ses envolées ragga révèlent aussi que le garçon traîne un casier judiciaire de rastaman. Pour vous faire une meilleure idée, le lien vers son site, sur lequel vous trouvez des extraits plus parlants: www.chezsimeo.com

Le lien aussi vers Catalyse, la petite salle des Eaux-Vives qui l'accueillait. S'ils ne programment que des gars dans ce genre-là, ils devraient bientôt se retrouver avec plus que les 50 pelés de ce soir.

lundi 28 mai 2007

dimanche 27 mai 2007

Loi sur l'uni - La riposte étudiante


Un groupe d'experts scientifiques et académiques de haut vol, emmenés par la virevoltante Ruth Dreifuss, a récemment présenté ses propositions de réforme de la loi sur l'Université. Les étudiants n'en savent rien, parce que la consultation démocratique a été une mascarade et que le projet est illisible. Pourtant, les enjeux et les conséquences de ce projet sur les étudiants genevois devraient les rendre un peu plus "aware".

Un groupe d'étudiants, regroupé en Collectif pour la démocratisation des études (CDE), a donc lancé un site qui décrypte cette nouvelle loi et s'y oppose. Des animations inédites sont déjà prévues autour des Bastions et d'Unimail pour sensibiliser les étudiants, donc ouvrez l'oeil. Pour en savoir plus sur cette inquiétante réforme, www.loisurluni.com!

lundi 21 mai 2007

A bonne école


Le Département de l'instruction publique genevois organise depuis mars ses "rendez-vous de l'instruction publique". Ces débats mensuels, animés par l'inévitable Pascal Décaillet, sont une sorte d'Etats généraux de l'école genevoise.
Le rendez-vous du 27 avril proposait à des élèves du canton d'apostropher des politiques dans le hall d'Unimail. Un gamin de 6ème primaire (photo du site www.lemanbleu.ch) prend alors la parole:
"Moi je suis en 6ème primaire, et l'année prochaine on doit aller au cycle. Pis au cycle y a trois niveaux: A, ben c'est pour ceux qui sont plutôt forts, B c'est pour ceux qui sont moyens, et C c'est pour ceux... ben ceux qui ont plus de difficultés. Mais nous dans notre classe, ben les plus forts ils aident ceux qui ont plus de difficultés. Comment on va faire l'année prochaine si on est séparés?"
En 30 secondes, il a présenté mieux que tous les politiciens la question des classes hétérogènes ou homogènes au cycle d'orientation. Qui dira encore que l'école genevoise forme mal?

"Les gens bêtes croient toujours que les autres le sont davantage qu'eux"

Dans son édition du jour, Le Temps interroge le socialiste zurichois Andreas Gross. Ce dernier dresse un constat lucide du rapport à l'étranger de la Suisse:
Pour moi, la Suisse a définitivement perdu ce «label» en acceptant les nouvelles lois sur l'asile et sur les étrangers en septembre dernier. C'était le pas de trop.

Il aborde intelligemment la question du rapport entre démocratie directe et droits fondamentaux, dans le contexte de l'initiative anti-minarets de l'UDC. A lire dans son intégralité ici!