samedi 9 juin 2007

Français fédéral


Je vous rapporte une observation succulente faite par un professeur renommé de droit constitutionnel à l'Université de Genève. Pour cela, il vous faut vous munir de votre Constitution fédérale - elle se trouve en principe à la cave, juste à côté du fusil d'assaut militaire. Les plus modernes et les moins patriotes d'entre vous la trouveront ici.

A la fin du livret (p. 61-77), un index des matières permet de relier certains termes à des articles du texte de loi. Ainsi, si vous recherchez le mot référendum, vous trouverez un renvoi aux nombreux articles qui mentionnent cette institution. De même, si vous allez sous Genève, vous trouverez un renvoi à l'article premier, qui énonce les cantons qui forment la Confédération.
Recherchez maintenant le canton de Zoug. Bien que mentionné à l'article 1, il ne figure nulle part à l'index des matières. En revanche, le mot "train", lui, renvoie à l'article 1!

Hommage au traducteur appliqué, qui a soigneusement traduit "Zug" par son équivalent français.

jeudi 7 juin 2007

Dies Academicus



Le 5 juin a eu lieu la traditionnelle cérémonie du dies academicus, exercice annuel d'auto-satisfaction du monde politique et universitaire genevois. La parade a été particulièrement flamboyante cette année, chaque intervenant portant aux nues la nouvelle loi sur l'Uni. Malheureusement pour eux, le CDE (dont je vous parlais il y a quelques jours) ne m'a pas fait mentir et a profité de l'occasion pour se faire voir et entendre.

Se faire voir tout d'abord, en déroulant une banderole depuis le toit d'Uni-Dufour:
"Loi sur l'Uni: les étudiants dé-pensent". D'après des micros dissimulés dans le QG du CDE, nous sommes en mesure d'affirmer que ce slogan était notamment en concurrence avec :
- "Etudiants: satisfaits ou endettés"
- "La loi sur l'Uni tient les étudiants par les bourses"

Se faire entendre ensuite, par la voix de l'étudiante auteur du discours, qui a brillament démoli le projet de loi. Son discours, dispo ici, vaut vraiment la peine d'être lu!

La Tribune a couvert l'événement, et son article rend justice à la sympathique action des étudiants. Extraits:

Alors, comme l'usage le veut, une étudiante a pris la parole. En 4ème année de pharmacie, Céline Dehavay a créé la surprise. Au lieu d'un discours convenu, la jeune fille a démoli ce projet de loi. "Je n'ai pas pris de vacances depuis deux ans, a-t-elle commencé, puisque, comme une large majorité d'étudiants de l'Université, je travaille pour financer mes études. (...) Le projet de loi ne prévoit plus de plafond pour les taxes universitaires. Ceci implique que je ne pourrai tout simplement plus étudier, et je serai malheureusement loin d'être la seule." Critiquant la recherche de fonds privés, craignant la perte de la liberté académique, Céline Dehavay, membre du syndicat étudiant CUAE, a sincèrement regretté que la parole ne soit jamais donnée aux étuditans et qu'ils doivent la prendre "en rusant".
Surpris, un peu agacé, Jacques Weber a repris la parole. Outrageusement applaudi par des étudiants moqueurs, brandissant une large banderole "Rectorat fort, on t'adore."
D'autres infos et photos sur le site de la CUAE.